Je ne cesse d’embarquer sur des Santa Maria de mots
Je ne voyage qu’à fond de cales
Je fuis la gloire des huniers
La lumière du premier pont
À l’abri des réserves je plonge avec boulimie
Ma soif est intarissable
Mais toujours un ouvrage en appelle un autre
Et toujours c’est remise en question de mes propres vérités
Je ne cesse de m’embarquer
D’affaler les voiles de la raison
Pour mieux laisser émerger
Ce flot impétueux
Qui vient toujours contredire
M’ouvrir à ce que les hommes font
Dès lors qu’ils oublient d’être ouverts
À la contradiction solennelle
Qui est invitation à la prudence
Contre l’emportement des dogmes
Je traverse ainsi temps et espace
Je ne m’arrête jamais
Chaque port est une invitation
À pousser plus loin le voyage
À creuser l’histoire de cette misérable humanité
Dont une partie s’arroge le droit de triompher
Tandis que l’immense majorité se noie
Les résistants de la première heure avaient raison
À l’heure de mes doutes
Ils me poussent à me mettre en quête
Pour mieux comprendre les tragédies
Les drames façonnés de mains dominantes
Xavier Lainé
22 septembre 2025

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire