Tout à coup le silence
Le vide de la page et du ciel
Un étrange sentiment
D’avancer sans savoir vers quoi
D’écrire sans trop savoir quoi dire
Y aurait-il seulement encore
Quelque chose à formuler
Me voici devant ma journée
Avec l’envie d’y entrer
Mais à reculons pour ne pas
Pour ne pas retourner
Au bruit que font les âmes en peine
Les corps lassés d’exister
Tout à coup le silence
Les petits bras d’enfants perdus
Qui me prennent par le cou
Me tiennent comme si j’étais bouée
Capable d’éviter leur naufrage
Alors que le vide nous appelle tous
Les fossoyeurs de notre humanité
N’ayant pas prévu de nous offrir
Gilets de sauvetages capables de nous sauver
Tout à coup ce silence
Et dehors le frais qui gagne du terrain
La vie qui hésite sur le seuil
Avec larmes rentrées d’en avoir trop
Trop vu et trop vécu de tyrannies
De mots et discours lâchés
Comme vanité de vouloir être encore
Alors que ce monde déjà
Parle de nous au passé
Xavier Lainé
3 octobre 2025

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