Alors je remonte vers la source.
Dans le demi coma d’un endormissement matinal, j’observe ma propre naissance.
Fut-il un temps où nous savions accueillir nos enfants avant qu’ils franchissent le pas et entrent au monde ?
Fut-il un temps où nos mères nous parlaient, à l’intérieur de ce giron, où nos pères avaient voix présentes à travers la peau d’un ventre gonflé de vie ?
Un temps qui sous l’oeil de la science serait progressivement passé dans l’ordre de l’irrationnel ?
Parle-t-on encore à son enfant avant qu’il naisse ?
(...)
De quels peurs s’accompagnent nos venues au monde ?
Quels conditionnements viennent qui puisent à cette source inavouable, inavouée ?
Non que nous soyons irrémédiablement marqués, mais quand même, si le plus infime mouvement me change, qu’en est-il de ce qui précéda mon émergence en ce monde ?
Je regarde cet instant des origines.
Je n’ai aucune raison de m’en souvenir et pourtant c’est présent.
C’était un temps de système perceptif en plein développement : comment imaginer qu’une perception du monde, de l’amour ou de la haine, de la paix ou de la violence ne me vienne pas de là ?
Xavier Lainé
19 mai 2021 (2)
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