Aurions-nous donc tellement peur de vivre selon nos penchants ?
Je tourne autour du pot. Je cherche quel fil tirer qui offrirait à mes observations une certaine logique.
Je doute de devoir en trouver une.
Il y a dans nos peurs quelque chose d’absolument irrationnel.
Alors je me penche sur cet objet inattendu et, comme d’autres, j’en examine les effets.
Tant de raideur, tant de douleur, tant d’hésitations à dire, à évoquer, à montrer que les cartes en sont brouillées, toujours.
Il y a cette impossibilité profonde à dire.
Mes mains se contentent de lire un indicible.
Il convient de n’en jamais évoquer le nom : qu’est-ce qui vous fait peur au point de, progressivement certes, vous interdire de respirer librement ?
Je suis devant ce fait indéniable : mon corps, comme le votre, porte les stigmates de ces appréhensions, de ces angoisses.
Je ne sais pas toujours quoi en faire, de cette intuition qui me vient.
Et si au point de départ de nos apprentissages délétères était la peur ?
Je ne sais pas. Je ne sais plus.
Ça s’embrouille dans ma tête.
Je vous vois défiler dans mon sommeil.
Vos visages prennent des mines composées.
Car, parmi les convenances, il est de bon ton de ne rien montrer.
Alors nous composons avec ce qui nous marque.
La vieillesse se fait révélatrice de ce vécu oscillant entre peurs paniques et petites peurs quotidiennes, accumulées les unes sur les autres.
Ça fait comme un mille feuille d’infimes aversions, appréhensions qui, chacune, se lisent dans une ride, un petit rictus de la bouche ou autour de yeux.
Ça se lit dans ces secousses involontaires à l’instant de votre détente.
Xavier Lainé
19 mai 2021 (1)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire