C'est incroyable toutes ces commémorations !
Il en jaillit tous les jours. On se les dispute.
Chacun y va de son discours, de sa larme à l'oeil,
de sa fanfaronnade, aussi : j'y étais qu'ils disent.
Mais aujourd'hui ?
C'était beau, c'est vrai :
la retraite à soixante ans
(j'en ai soixante cinq,
devrai aller bossant jusqu'à au moins soixante dix)
C'était beau, c'est vrai :
les trente neuf heures
(je ne compte plus les heures
à toujours lutter contre le rouge de mes comptes)
C'était beau, c'est vrai :
la cinquième semaine de congés payés
(quand j'arrive à m'offrir trois semaines dans l'année
mais sans bouger de la maison, faut pas déconner,
c'est un petit miracle)
C'était beau !
Ça brillait dans le noir du monde,
on se serait presque crus arrivés quelque part.
Mais voilà que l'ascenseur social a du se gripper,
ou attraper un virus mortel.
Alors, on commémore.
On y va de vibrants discours.
Mais on vit quand et comment ?
Xavier Lainé
11 mai 2021
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