lundi 26 août 2024

Résistance(s) 1

 





Le problème d’entrer en résistance serait d’en définir la porte. De savoir par où commencer.

Tu ne sais pas ce qui te pousse depuis si longtemps à ne pas te soumettre.

Au point que, les années passant, te voici acculé, dans ta vieillesse et regarder les autres profiter de leur temps libre tandis que toi…


Mais si tu dis que ce monde ne tolère pas qui quiconque lui résiste, tes interlocuteurs trouvent toujours argument contre ta rhétorique.

C’est là qu’intervient une logique qui le plus souvent te dépasse.

Celle qui consiste à dire que, si tu ne t’en sors pas, c’est que tu ne sais pas t’y prendre.

« Regarde moi », qu’ils disent, « je n’ai jamais cautionné dans mes discours le système que tu critiques ! »

Certes, mais…


Mais quand tu regardes le train de vie, la manière d’engager des relations sociales façon carnet d’adresse, en mettant tout propos contraire sous le boisseau des convenances, tu vois bien que quelque chose ne va pas.

Ce qui ne va pas relève d’un divorce auquel tu as toujours tenté d’échapper : celui d’une rupture du lien entre tes paroles et de tes actes.

Lorsque tu décides d’entrer en résistance, ce ne sont pas que vaines paroles jetées en l’air et qui ne retombent jamais, un peu comme ces voeux que, tous les ans, on lance par pure convenance et qu’on oublie illico pour retomber dans l’ornière d’une vie convenue.

Lorsque tu décides d’entrer en résistance, c’est un acte posé dont le discours n’est que la traduction verbale.


Entrer en résistance, c’est vivre selon une éthique d’humanité et tenter de faire converger ta vie pour que cette éthique n’en reste pas à l’ontologie, mais revienne sur le terrain de la pratique.



Xavier Lainé

1er août 2024


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