lundi 12 août 2024

Chroniques d’un désastre annoncé 18

 





Chaque jour un peu sonné

Un peu groggy

Un peu plus las


Ce qui manque d’élan en terre dévastée

En bruit de roues qui ne suffisent plus

À couvrir le bruit des bottes qui monte


Chaque jour un peu sonné

Un peu groggy

Un peu plus las


Ce qui manque de tendresse pour respirer

Ce qui manque de bras ouverts pour sourire

Alors que malgré ciel bleu nuées s’amoncellent


Chaque jour un peu sonné

Un peu groggy

Un peu plus las


Mais peut-être ce qui fut perdu

Qui laisse comme une plaie ouverte

Au coeur même de la vie 


Chaque jour un peu sonné

Un peu groggy

Un peu plus las


Tu tournes ton visage vers le ciel

En implore la grâce inaccessible


*


Ce désastre qui t’accable

Ce vide qui l’accompagne

Dont tu ne sais comment sortir

Sinon par une infinie tendresse

Un amour pour l’humain

Qui semble endormi


Tu ouvres les vannes

Tu t’emportes parfois

On te dis ce que tu devrais être

« C’est pour ton bien »

Qu’ils disent

Tu ouvres les vannes

Tu sais la vie si fragile

Si l’amour n’y fait son nid


À défaut le désastre s’empare

De tes jours et de tes nuits

Tu sais ta vie suspendue

À des décisions qui ne t’appartiennent

Tu regardes ta vie suspendue

Au cynisme et à l’arbitraire


Parfois tu ouvres tes bras

Tu ne demandes pas à être jugé sur ce que tu es

Tu voudrais juste pouvoir respirer sans gêner personne

Alors tu prends des gants

Tu t’excuses d’être parfois un peu trop lourd peut-être

On te dis que tu te rends victime

Dans un jugement péremptoire

Tu tentes seulement de vivre selon tes propres désirs



Xavier Lainé

18 juillet 2024


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