Il faudrait
Te couper du monde
Ne plus rien voir
Du désastre en cours
De ces images qui circulent
D’où l’humain a déserté
Ou demeure parqué
Comme bétail ou animal de zoo
Derrière des grilles
Pour lui interdire
De marcher dans les zones réservées
À l’élite qui paye sa place
Pour parader sous l’oeil des caméras
Aux jeux du tous perdants
Parodie de célébration
Qui cultive la gloire des gagnants
Dans un monde où nous sommes tous
VAINCUS
Il faudrait retourner
Aux vallées perdues
Où l’air se fait léger et pur
Où courent dans l’herbe folle
Les espèces en voie de disparition
Puisque l’humain grandiose
Ne sait désormais qu’ensemencer du désastre
Où la vie autrefois se faisait belle
Pour briller dans l’univers froid
Où aucun calcul d’intérêts
Ne saurait être fécond
*
Alors tu t’arrêtes et tu ouvres les bras
Te voilà comme un sémaphore
Perché au-dessus de la mer des désastres
Tu ouvres tes bras immenses comme deux ailes
Les années passant tu te sens lourd et ne peux t’envoler
Tu attends que les tendres souvenirs te rejoignent
Les yeux fermés sur tes lacs intérieurs
Tu sens les douces effluves de qui sait aimer
Qui sait se laisser blottir au coeur de la tendresse
Pour un instant au moins dans un murmure blessé
L’océan des désastres se retire au plus loin
C’est toute la force de l’amour que d’en suspendre la rage
Privilège de l’âge tu remets les amarres et te laisse guider
Par le flot des baisers d’où jaillit le chant des sirènes
Privilège de l’âge tu décides de les suivre jusqu’au bout de la vie
*
Que dit ton inconscient qui te fais ouvrir les bras
Partir à l’aventure de la tendresse
Plongeant avec délice dans l’inconnu
Comme pour fuir un monde réel qui t’accable
Il cause le bougre il cause fort il hurle
Il te plante le couteau de l’amour meurtri
Dans le coeur déjà bien en peine de vivre sombre époque
Il est cette musique qui psalmodie en toi l’abandon
Xavier Lainé
23 juillet 2024
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire