C’est un vaste débat que celui-ci : bien être !
Depuis fort longtemps j’ai refusé d’y travailler, préférant le mieux vivre, à défaut du bien vivre.
Bien être serait épris de cette culture d’entreprise et de marketing qui invite chacun à une « performance » (un terme que j’ai refusé, au temps de poésie hurlée sur les places).
À avancer l’oeil rivé sur les chiffres de ta réussite, te voilà en concurrence avec tous et chacun.
Une situation que le libéralisme débridé encourage, bien entendu depuis plus de quarante ans.
Ne pas s’étonner de la difficulté à sortir les esprits de cette glu.
J’observe l’effet pathogène de cette culture là.
Les tensions internes rendues nécessaires par une lutte qui ne connaît qu’un soi boursouflé.
Les tensions maladives infligées à ceux qui ne savent pas « s’adapter » à un monde égoïste.
Elles sont là, sous mes mains, chaque jour.
Je ne l’ai pas écrit, je laissais mes pensées errer, mes interrogations monter comme vagues.
Quelle relation notre être entretien avec un monde individualisé à l’extrême ?
Un monde où, si tu ne sais t’adapter, tu es sans cesse humilié.
Alors, désolé pour les apôtres du "bien-être", mais on ne vit pas bien humilié.
On ne vit pas bien rejeté, marginalisé, bafoué dans ses droits élémentaires d'humains.
On ne vit pas bien appauvris et soumis, on ne vit pas bien.
On ne va pas bien, et le seul remède ou vaccin serait de jeter aux orties l'obsession des oppresseurs de nous rabaisser, de nous infantiliser.
Xavier Lainé
12 février 2021
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