Il n’est de silence que parce qu’ils le font.
Ils ne disent rien de ce qui monte de colère rentrée, de douleurs impossibles à partager dans un monde qui t’enferme.
Les larmes au bord des yeux de ne pouvoir embrasser un fils, une petite-fille, de ne plus te laisser aller en amicales étreintes.
L’humain tissé d’affect sombre et se noie.
Te voici ligoté sur ton lit de souffrance.
Ils te proposent des techniques très élaborées, scientifiquement reconnues, car « randomisées ».
Ils t’attachent sur leur table.
Ils te connectent à leurs systèmes électroniques, te suivent pas à pas au travers de ta montre.
Ils prétendent surveiller tes « constantes » et de là te dire ce qui est bon pour toi ou pas.
Que tu ne puisses plus toucher et embrasser, il ne leur vient pas à l’idée que ce puisse être source de tes maux.
Les algorithmes sont les chaînes modernes d’un esclavage sans nom.
Esclaves consentants, déniant ce qui est pour ne pas se faire mal d’avantage.
Te voici ligoté à la table de leurs informations parcellaires.
Il n'est même plus nécessaire de nous rendre esclaves, puisque nous nous imposons les chaines invisibles de la peur.
Il n'est même plus nécessaire de mettre des chars dans les rues pour installer une dictature, il suffit que l'ordre médical répande dans les têtes la peur invisible de divisions entières de potentielles maladies dont chacun, même bien portant pourrait être le "porteur sain".
Il n'est plus nécessaire ne nous jeter en prison puisque nous posons nous-mêmes barreaux sur nos vies sociales, affectives, émotionnelles, psychiques.
Xavier Lainé
8 février 2021
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire