Que faire des pleurs
De l’angoisse et de la déprime
Sinon l’accueillir
Au moins
L’accueillir
Que dire encore
Lorsque l’état de souffrance est dit
Mais qu’au nom d’examens négatifs
Doctement on nie toute douleur
On nie leur existence même
Renvoyant le patient à celle-ci
Sans un geste pour en atténuer le cours
Dès lors j’accueille les pleurs
Mes mains se font bureau des douleurs
Même si elles ne peuvent pas grand chose
Sinon tenter d’en panser la béance
Pour obtenir un fragile soupir
Un éphémère sourire
Que dire d’administratifs
Qui au nom de leur submersion
Tandis qu’on pointe aux portes du chômage
Ne trouvent plus le temps de s’occuper
Des dossiers en souffrance
Jetant tant de gens dans les griffes de la misère
Que dire encore de cette inhumanité
Dont mes journées sont de plus en plus jonchées
Sans que je puisse trouver réponse
Ni inventer solution
Sinon soutenir l’insoutenable
Ne pas transiger avec une règle éthique de vie
Qui tente de soigner notre humanité qui va si mal
*
Je n’émets aucun voeux
Trop peu de goût pour ces objets qu’on envoie
Sans trop y penser ni croire
Et qui ne retombent jamais
Alors je me retiens
Au risque de paraître peu sociable
Mais à ces mots dits sans y croire
Je préfère me mettre à l’oeuvre
Et tenter de sauver encore
Ce qui reste d’humain
Panser les plaies de notre humanité malmenée
Pour lui permettre de s’inventer de nouveaux chemins
Trop d’humains ont perdu toute boussole
À se laisser entraîner sur des chemins algorithmiques
Qui ne leur laissent aucun répit
Les embarquent malgré eux
Dans la spirale infernale d’un monde sans illusions
Sans rêves et sans utopies
Xavier Lainé
16 janvier 2025
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