Un soleil froid se pose sur le jour un
Que saurions-nous en faire sinon rien
Au moins quelque chose qui s’achemine
Vers plus grand que nous
Tournant le dos à ce qui nous rabougrit
Ce qui nous ampute de tous sentiments
Un soleil froid se pose sur le jour un
Ce que nous laissons derrière nous
Porte l’ombre et la poisse
Dans son sillage d’infinis malheurs
Il faudrait ouvrir la porte
Aux chants du coeur
Un soleil froid se pose sur le jour un
Dans le champ en contrebas
Le troupeau arpente les herbes folles
Parcourues d’un frisson de givre
Mahmoud m’accompagne en sourdine
Conjurant le bruit des bottes
Un soleil froid se pose sur le jour un
Tant de romans posent l’empreinte terrible
D’un passé stérile et vain
Peuplé de visages de tragédies
Un chant murmure en mes ondes
Qui proclame l’impérieux besoin
Un soleil froid se pose sur le jour un
Que vaut parole de poète posée au pied du mur
Où les ombres passent semant misère
Il est temps de nous lever
De nous élever contre ou pour
Mais de nous dresser bien droits
Un soleil froid se pose sur le jour un
Que dire de l’hiver où les mères s’endorment
Lasses d’avoir lutté toute une vie
Pour demeurer dans leur dignité de femme
Tandis que de partout montait du fond des siècles
La triste litanie des temps obscurs
Un soleil froid se pose sur le jour un
Vois mon amour le chemin ouvert
Sous nos pas qui dansent dans ce petit jour blême
Nos mains sont avides de recommencement
Nos coeurs saignent de ce passé hélas non révolu
Qui revient sans cesse sur les échines courbées
Un soleil froid se pose sur le jour un
Nos mains tremblent devant l’ampleur du devoir
Qui nous intime la nécessité de balayer devant notre porte
Et construire pierre à pierre pour notre descendance
Un rempart contre les âmes errantes
De ceux qui tentent toujours de tout détruire
Un soleil froid se pose sur le jour un
Nous savons au fond de nous-mêmes
Qu’il est l’heure d’élever les digues
De conjurer les ombres malines qui nous séparent
Qui tracent des frontières absurdes
Entre nous et nous dans la fracture du coeur
Un soleil froid se pose sur le jour un
Une mère s’endort enfin pour oublier sa douleur
Vieillir en ces temps tragiques ne prête pas à sourire
Alors elle rêve qu’un terme se pose
Sur la fatigue d’exister toujours
Malgré tout l’amour qui l’entoure encor
Xavier Lainé
1er janvier 2025
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire