mardi 4 février 2025

Chaque jour t’évader 28

 





Tu as laissé tes mots s’évanouir

La page demeurée blanche avait froid

Si froid qu’elle en avait l’apparence

D’une plaine infiniment gelée


Ce fut comme un temps suspendu

Un temps de latence 

Laissant la page en laitance

Les mots jouaient à cache-cache

Apparaissaient et s’enfuyaient aussitôt

Ne laissant que vague souvenir


Ils peuplaient des rêves éphémères

Qui s’évaporaient à l’aube

Après avoir agité les nuits

De leur chant désoeuvré


Les cris des suppliciés montaient 

Faisaient comme fusées de détresse

Dans le ciel sans sommeil

Laissant aphone les doigts

Immobiles sur le clavier


Certes on y allait de fausses réjouissances

On te demandait pourquoi les traits de ton visage 

Étaient un peu crispés tandis que les lumières clignotaient 

Aux branches des sapins


On voulait de l’alcool sans comprendre

Que ce n’était que fuite éperdue

Devant le sort sinistre réservé à bon nombre

Qui sur cette Terre avaient bien peu de raisons de se réjouir



Xavier Lainé

29 décembre 2024 (1)


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