Tu as laissé tes mots s’évanouir
La page demeurée blanche avait froid
Si froid qu’elle en avait l’apparence
D’une plaine infiniment gelée
Ce fut comme un temps suspendu
Un temps de latence
Laissant la page en laitance
Les mots jouaient à cache-cache
Apparaissaient et s’enfuyaient aussitôt
Ne laissant que vague souvenir
Ils peuplaient des rêves éphémères
Qui s’évaporaient à l’aube
Après avoir agité les nuits
De leur chant désoeuvré
Les cris des suppliciés montaient
Faisaient comme fusées de détresse
Dans le ciel sans sommeil
Laissant aphone les doigts
Immobiles sur le clavier
Certes on y allait de fausses réjouissances
On te demandait pourquoi les traits de ton visage
Étaient un peu crispés tandis que les lumières clignotaient
Aux branches des sapins
On voulait de l’alcool sans comprendre
Que ce n’était que fuite éperdue
Devant le sort sinistre réservé à bon nombre
Qui sur cette Terre avaient bien peu de raisons de se réjouir
Xavier Lainé
29 décembre 2024 (1)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire