Tu avançais dans la nuit
Les bras ouverts comme des sémaphores
Tu courais sur les avenues glaciales
En quête d’âmes à sauver
Tu tournais le dos les yeux fermés
À tous ces simulacres qui ne sont
Que fragiles outils d’oubli
Tu avançais et la nuit avançait avec toi
Elle se faisait longue comme le jour sans pain
Qui est le quotidien des âmes en peine
Des laissés pour compte sur les trottoirs de l’opulence
Tu tournais le dos à ce monde là
Tu fermais les yeux
Non pour refuser de voir
Mais pour mieux sentir
Les détresses accumulées au fil des ans
Les corps pliés de douleur d’exister
Toujours plus nombreux à frapper en vain
Aux portes de l’espérance
Quelque chose en toi reste verrouillé
Tu ne peux quitter des yeux les ruines semées
Le chaos fumant des bombes larguées sans discernement
Les pleurs de pères et mères devant le petit corps mutilé de leur enfant
Quelque chose en toi se brise un peu plus chaque année
Même si le ciel se fait bleu au dehors
Il entre malgré toi en résonance
Avec tant de bleus à l’âme
Que tu ne sais comment prendre encor un envol joyeux
Xavier Lainé
29 décembre 2024 (2)
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