lundi 3 février 2025

Chaque jour t’évader 27

 





Tu mesures le temps qui passe

À l’affaiblissement de tes enthousiasmes

Mais aussi


Mais aussi à l’oubli


Tu as vu ton père lentement se dissoudre

Puis disparaître

Tu l’as vu


Tu te souviens du pénible accompagnement

Mais il semble que depuis

Le temps soit suspendu 

Aux lèvres du souvenir


Chaque année un peu plus

Le temps marque son empreinte

Même si l’univers s’en fout

Qui ira bien plus loin 

Que nos pauvres vies humaines


C’est périlleux de vivre 

En équilibre sur le fil du temps


Tu vois le vide qui se crée tout autour

Par extinction progressive

De celles et ceux 

Qui accompagnèrent tes pas

De prime enfance en âge adulte

Dont tu ne sais si


Tu ne sais si un jour quelqu’un

Pourrait se dire adulte


*


Puis cette nostalgie qui t’envahit

Des Noëls d’antan

Des bras chaleureux d’une mère

Si prompts à te faire oublier

Les petits chagrins


Cette nostalgie qui t’envahit

Lorsque c’est ton tour

De prendre ta mère dans tes bras

Pour tenter de la rassurer 

De lui donner encore

Un peu de souffle de vie


Une larme vient au bord de ses paupières

Elle ne prend plus le soin d’en sécher le fleuve

Elle est si fragile flamme

Qui contemple le monde parcouru

Avec l’angoisse de le laisser fort peu hospitalier


Alors tu la prends dans tes bras

Elle est devenue si petite

Si légère mais si dure d’avoir tant vécu



Xavier Lainé

27 décembre 2024


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