Tu mesures le temps qui passe
À l’affaiblissement de tes enthousiasmes
Mais aussi
Mais aussi à l’oubli
Tu as vu ton père lentement se dissoudre
Puis disparaître
Tu l’as vu
Tu te souviens du pénible accompagnement
Mais il semble que depuis
Le temps soit suspendu
Aux lèvres du souvenir
Chaque année un peu plus
Le temps marque son empreinte
Même si l’univers s’en fout
Qui ira bien plus loin
Que nos pauvres vies humaines
C’est périlleux de vivre
En équilibre sur le fil du temps
Tu vois le vide qui se crée tout autour
Par extinction progressive
De celles et ceux
Qui accompagnèrent tes pas
De prime enfance en âge adulte
Dont tu ne sais si
Tu ne sais si un jour quelqu’un
Pourrait se dire adulte
*
Puis cette nostalgie qui t’envahit
Des Noëls d’antan
Des bras chaleureux d’une mère
Si prompts à te faire oublier
Les petits chagrins
Cette nostalgie qui t’envahit
Lorsque c’est ton tour
De prendre ta mère dans tes bras
Pour tenter de la rassurer
De lui donner encore
Un peu de souffle de vie
Une larme vient au bord de ses paupières
Elle ne prend plus le soin d’en sécher le fleuve
Elle est si fragile flamme
Qui contemple le monde parcouru
Avec l’angoisse de le laisser fort peu hospitalier
Alors tu la prends dans tes bras
Elle est devenue si petite
Si légère mais si dure d’avoir tant vécu
Xavier Lainé
27 décembre 2024
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