samedi 27 avril 2024

Pas savoir 4

 




Ne rien oublier pour tout reconstruire

Ce que tu cherches

Te réapproprier ton destin

Ne plus laisser aux mains sales qui depuis plus d’un siècle

Te conduise comme chair à canon

Réinventer du vivable

Du supportable

Changer d’échelle pour en finir avec l’esprit de domination

En éradiquer les racines jusqu’au fond de toi-même

Ne plus « vouloir » pour ne plus posséder

Laisser filer les heures et les jours

Et

De rencontres en rencontres tisser les liens

Ceux qui sauraient te

Me nous libérer de nos peurs

Car c’est le principe même de la domination

Que de jouer sur la peur et l’angoisse

Ces jeux qui nous fragilisent

Tuent toutes perspectives en laissant le champ libre

À qui veut et ne vit que pour le pouvoir et l’argent

L’humain est bien au-delà

L’humain est dans la lente construction du commun

Pas d’un commun décidé par quelque dictateur

Y compris inspiré de « marxisme »

Mais dans la réappropriation de nos vies

Nous avons un monde à construire

Nous en avons un autre à dépasser

Alors ceux qui tentèrent l’expérience 

Ne seront pas morts pour rien

Ils nous auront invité à ce souffle indestructible


*


J’écris le mot « fascisme »

Celui-ci n’est pas seulement l’image qu’on s’en fait

Il est aussi le chemin qui y mène 

Chemin semé d’embuches pour qui est considéré comme « rien »

Comme déchet de toute humanité par une « élite »

Parvenue aux sommets du pouvoir et de la puissance


Lorsque j’écris le mot « fascisme »

Je veux dire ce piège tendu par la peur de l’autre

Par le mépris de toute personne considérée comme autre

Comme différente dans sa pensée, dans ses actes, dans sa couleur de peau

C’est cette peur qui fait accepter le pire

Qui conduit par la voix directe dans les griffes odieuses 

Dans ce « plus jamais ça » renié

Ou dit du bout des lèvres pour condamner l’issue fatale

Non le chemin qui nous y conduit


J’écris le mot « fascisme »

Car il est déjà là lorsque nous regardons avec indifférence

Les pauvres gens qui se noient devant nos portes

Lorsque nos coeurs ne saignent même plus devant les génocides 

Devant les nettoyages ethniques

Mieux même que nous nous interdisons de prononcer ces mots là

Ces mots maudits qui en ont conduits dans les camps

Dont il semble que certains de leurs descendants ont oublié l’enfer des wagons plombés

Car avant ceux-là il y avait les rails et les longs convois sordides

Symboles de ce monde où sont sensés cohabiter ceux qui sont

Et ceux qui ne sont rien

Rhétorique implacable dont l’histoire nous a montré le monstrueux gouffre ouvert



Xavier Lainé

4 avril 2024


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