Bien sûr tout ne commence pas avec 1492.
L’adoption du droit romain fut aussi celle du droit de dominer et de coloniser.
La culture grecque considérait qu’il y avait les bons d’un côté et les barbares de l’autre : un autre versant de ce même esprit.
1492 est l’aboutissement d’un esprit blanc européen qui considère le monde comme sa propriété, sa religion comme la seule vraie, la Terre comme objet d’exploitation sans limite.
Le blanc européen a nommé indiens des gens qui n’avaient rien à voir avec l’Inde, a nommé Amérique un continent qui n’avait à voir qu’avec Amerigo Vespucci : une invention de cartographes blancs européens.
Car être blanc européen implique de mal supporter qu’une Terre n’ait pas de nom, ne soit pas possédée mais habitée.
Ce qu’était ce continent bien avant que les blancs européens ne l’envahissent et en fassent leur colonie, y envoyant leurs repris de justice pour remplacer les peuples premiers, décimés par maladies, guerres et misères.
Alors on fit commerce des noirs, on en fit des esclaves au service des mêmes blancs européens qui prétendaient à la supériorité de leur « civilisation » avec la bénédiction de leurs églises.
Tout esprit qui s’opposait à cette domination était passible des interrogatoires musclés de l’inquisition.
Coloniser les peuples premiers de toute la Terre comme les mâles blancs européens dominaient la moitié féminine de l’humanité.
Les femmes rebelles étaient vouées au bucher après procès en sorcellerie.
Certes la bienséance des siècles invita la population blanche européenne à glisser sous le tapis la malfaisance de son esprit.
Il vaut mieux ne pas parler de ce qui fâche et inculquer aux enfants, y compris miséreux la supériorité de sa couleur et de sa culture.
Buvez donc au biberon l’esprit de domination mâle et coloniale.
« Nos ancêtres les gaulois étaient grands, blonds, aux yeux bleus », m’invitait-on à ânonner sur les bancs de mon école tunisienne : je regardai autour de moi, aucun n’avait un tel profil !
Xavier Lainé
11 septembre 2025

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