C’est un étrange pays dont on ne parle qu’en termes ensoleillés : farniente et terrasse de cafés où siroter un pastis en contemplant le jeu de boule.
Clichés de carte postale à l’usage des consommateurs de tourisme.
On vous vante le pays de assorti du nom d’une célébrité locale, parfois nationale et le tour et joué !
Je ne suis pas de ce pays là.
Je suis d’un pays rebelle à toutes chaines ou laisses ou licols.
Itinérant depuis toujours, je ne suis pas venu là pour faire joli mais pour me souvenir d’une terre qui n’existe plus sinon dans l’imaginaire de ceux qui n’y vivent pas, ou qui y vivent avec l’intention d’en vendre les attraits au plus offrant (mais si possible avec large marge bénéficiaire).
Je suis d’un pays qui a disparu, qui ne parle plus une langue distincte sinon dans des célébrations « folkloriques » qui ne sont que l’ombre de ce qu’il fut, une vision qui n’a jamais existé.
Je vous parle d’un pays âpre et dur, aux esprits aussi rocailleux que les paysage qui le forgent.
En cet étrange pays, on pouvait autrefois être accueillis et en repartir, on pouvait même y avoir port d’attache sans pour autant y prendre racine.
Désormais, même après des années à y travailler au bien commun, à y créer une oeuvre posthume, on vous demande encore si vous êtes d’ici.
Mais qu’importent les racines à l’heure où le sort de l’humanité conduit tant de ses membres à devoir migrer, risquer sa vie pour sauver sa peau dans le désastre qu’une minorité d’humains (je ne sais si le terme est encore approprié les concernant, tant ils semblent avoir fait sécession du commun des mortels) sèment dans leur sillage au nom de leur domination coloniale.
Car ici, dans ce pays comme ailleurs, il y a ceux qui se montrent, cherchant la pleine lumière des feux de la rampe, qui veulent être de l’élite des élus ou réélus, et ceux qui sont dans l’ombre, dont l’existence est en elle-même un combat pour survivre avec les miettes laissées par les premiers.
On est bien loin du pays idyllique vendu sur les prospectus d’offices du tourisme, dans les festivals tenus et fréquentés par les premiers véhiculant une « culture » qui serait de bon aloi tandis que les « manants » seraient « incultes ».
Xavier Lainé
2 septembre 2025
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