dimanche 5 octobre 2025

À nos libertés conditionnelles 20

 





Combien 

À l’heure où j’écris

Sont seuls

Sans personne 

Pour prendre de leurs nouvelles


Combien 

Qui vont communiquant

Car on nous dit qu’il le faut

Cachent bien mal

Leur douleur

Sous une carapace

Ou une fausse allure 

De calme tranquillité


Combien

Que je voudrais prendre dans mes bras

Enfants à l’agonie sous les décombres

Transis de froid sur des embarcations

D’infortune


Combien

Que je ne voudrais pas bercer de mots

Ni de fausses illusions

Car c’est dans le nature de leur immonde

D’en mener toujours plus

Au bord des abîmes 

Au naufrage de la misère


Alors moi

Je vous ouvre mes mots

Je vous prête mes mains

Je prends dans mes bras

Enfants femmes et hommes

Humains qui comme moi souffrez

De l’iniquité de ce monde


Je pense à toi

Qui seule et délaissée

Oscille entre deux eaux

Entre abattement et vains espoirs


Je pense à toi

Réfugiée dans tes douleurs

Ne trouvant pas d’issue

Sinon vaine attente


Je pense à toi encore 

Violée et maltraitée

Qui ne sait auprès de qui

Trouver refuge de tendresse

Dépourvue de grossiers appétits


Comment veux-tu 

Que je me sente libre

Quand vous êtes si nombreuses

Opprimées et battues

Dans le silence épais

D’un monde bâti sur la violence


Je suis las

Au matin de nuit agitée

De devoir rappeler encore

À celles et ceux qui ferment les yeux

Ce dont le silence est complice

Quand il faudrait joindre nos énergies

À bâtir autre chose

Sans trop savoir quoi

Mais qui respecte notre humanité commune



Xavier Lainé

20 août 2025


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