Il me faut ici revenir habillé en auteur. Mais qui est l’auteur sinon la multitude de ses personnages qui eux-mêmes, nourris au biberon des infinies lectures, ne cessent de changer de peau, de siècle, de se faire témoins d’un voyage commencé si loin qu’il devient difficile de comprendre clairement le lien entre hier et aujourd’hui et un futur qui ne cesse de se faire présent.
Je vais donc laisser mon personnage pour ancrer mon histoire dans un présent qui était écrit dans les événements où je l’ai laissé. Les Arawaks d’aujourd’hui sont Palestiniens mais pas seulement car ils ne sont pas les seuls à souffrir. En revanche leur situation est bien celle qu’ont pu connaître les Arawaks mais aussi les Hopis, les Cheyennes et autres Comanches : ils sont les témoins de cette barbarie qui prit son origine dans leur destruction. Il me prend à ce stade de mon histoire de rêver qu’ayant pris sa source dans le génocide des peuples de ce continent dont le nom fut imposé par les colons européens, le capitalisme pourrait rendre l’âme dans celui du peuple Palestinien.
Comment qualifier un système né dans l’horreur et l’abomination de la colonisations raciste et qui ne cesse depuis de mener le monde sous cette férule qui défie le nom même de notre humanité ?
Je quitte un instant mon histoire, mais je ne la quitte pas. Je suis celui qui constate la ségrégation fort bien admise dans le quotidien de son pays et le témoin de la colonisation de tous les temps, de toutes les cultures.
Nous sommes tous les passagers clandestin d’un voyage qui prend sa source dans la construction néolithique des dominations et qui se poursuit, assimilé au coeur même de nos idées et comportements, dans le crime, le mensonge, l’hypocrisie.
C’est toute la force d’un système que de falsifier sa propre histoire, tenant celle des autres, déclarés inférieurs, comme quantité négligeable pour l’avancée de notre humanité commune.
Je reviendrai demain ou un autre jour, aux aventures de mon passager clandestin, sans l’ambition d’en faire roman.
Xavier Lainé
8 septembre 2025

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