mercredi 15 janvier 2025

Chaque jour t’évader 9

 





Et puis alors

Tu traines ton amertume

D’heure en heure elle s’étire

Jusqu’à la limite de la rupture


Tu regardes le chemin parcouru

Ne sais plus depuis quand 

Tu voyages avec nostalgie

Sans bouger de ton petite espace

Ton espèce d’espace

Pavé de mots entre deux silences


Parfois tu sautes de mot en mot

Pour passer le gué de ton blues

Pour ne pas sombrer sous son emprise

Faire naufrage avec le monde

Qui ne cesse d’entretenir sa maltraitance

Sur les échines courbées


Tu tentes de vivre debout

De ne pas accepter le joug des productivités

De maintenir à flot ton esquif d’humanité

Parfois tu rêves


Tu rêves de pouvoir poser ta tête fatiguée

Sur l’oreiller de l’amour

Pour goûter encore avant qu’il soit trop tard

Les plaisirs éphémères d’une vie maussade


Tu avances tes mots à pas feutré

Tu ne sais en quelles têtes ils pourraient résonner

Tu avances sans te soumettre



Xavier Lainé

9 décembre 2024


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