vendredi 3 janvier 2025

Chaque jour t’évader 1





 


Tu dis t’habituer au silence qui accompagne tes mots

Depuis tant d’années tu les largues sur les ondes

Qui sont bouteilles à la mer d’une humanité en errance

Qui ne connaît de littérature que ce qu’elle sait déjà

Qui n’ouvre la porte qu’aux noms qui font la une

D’un empire médiatique où sitôt dit sitôt oublié


Tu dis t’y habituer mais tu n’y arrives pas vraiment

Tu t’inquiètes de savoir ce qui cloche en toi ou dans tes mots

Pour qu’ils restent derrière la porte tapis comme des ombres

Sans que nul ne songe à les faire entrer un peu au chaud 

Pour rencontrer une humanité curieuse comme tu l’es


Tu dis et tu écris

Les années passent qui voient parfois tes mots 

Se glisser entre deux couvertures

Sortant de l’univers anonyme de réseaux a-sociaux

Rencontrent alors une éphémère lumière

Qui s’éteint aussi vite qu’elle s’était allumée


Tu rentres chez toi

T’en veux d’avoir cédé ne serait-ce qu’un instant

Au vent mauvais d’une fausse célébrité

Car ce n’est pas toi 

Ce sont tes mots que tu voudrais voir vivre

Que tu voudrais voir briller dans les yeux de tes lecteurs

Mais sans doute ont-ils le goût sombre

D’un monde qui se noie dans profits et violences

Qu’ils ne savent donc pas ou qu’ils ont perdu

Le fil d’un chant poétique vibrant d’amour 

Que voulez-vous c’est ainsi

Lorsque dans une vie le fil casse

Il est parfois bien délicat d’en renouer la continuité



Xavier Lainé

1er décembre 2024



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