dimanche 19 mars 2023

Homme (ou femme) mais humains (peut-être) 28

 



XL - Enigmatiques assises 1



Un jour tu es là, un jour non.

Un jour je te prends, lendemain je te laisse.

Un jour je t’aime, puis je ne t’aime plus.

Un jour je t’embrasse, et puis plus jamais.

Un jour je t’ouvre mes bras, et puis je les referme.


C’est toujours le vide qui suit qui ouvre les plaies.


(28 février 2023 — 1 — 8h55)


*


L’Homme de février attend dans l’ombre.

Son coeur se serre sous le poids du silence.

À son tour il va suivant le courant et la vague.

Hier, dans ses bras ouverts, une étoile s’était posée.

Elle avait fermé les yeux dans la volupté d’un instant.

La bonté et la beauté sont choses bien éphémères lorsqu’il s’agit de vivre (ou plutôt de survivre).

Parfois le septième ciel vous laisse entrevoir un autre univers.

Une lumière douce s’en échappe qui attire puis s’éteint.

L’étreinte n’était qu’un rêve posé en milieu du chemin.


L’Homme de février retourne en l’hiver du coeur.

Il maugrée et vitupère contre sa naïveté qui le mène toujours contre le mur du monde.

Chacun y va seul contre tous.

Lui n’arrive pas à s’y résoudre.


(28 février 2023 — 2 — 9h14)


*


L’Homme de février au crépuscule de son existence réalise : toute une vie à cheminer sur des sentiers d’espérance.

Toute une vie à imaginer le meilleur pour tous.

Toute une vie à se mettre au second plan pour ne faire d’ombre ni trahir personne.

Toute une vie à tenter d’ouvrir chaque jour sur une cohérence : celle que philosophie pratique lui impose pour traverser les épreuves.


L’Homme de février assume sa soif intarissable d’amour et de tendresse.

Il sait que la vie en offre bien peu l’occasion.

C’est pourtant le chemin qu’il suit depuis toujours.

Parfois il s’affaisse dans le fossé, enfouit ses larmes dans les feuilles tombées, puis se redresse et reprend sa route, vaille que vaille.

Ce que les hommes puissants ne connaissent pas : cet art de la chute, celui de se relever toujours.


(28 février 2023 — 3 — 10h30)


*


L’Homme de février traine son âme grise comme temps hivernal.

Froid en dedans et du plomb sous les semelles, il se demande vers où avancer.

Vers où retrouver les coeurs rayonnants d’espoir, les esprits effervescents de créations.


L’Homme de février l’écrit : « J’ai l’âme grise comme les nuées ».

Une belle âme de profonde amitié lui offre un arc-en-ciel de sourires.

« Je me fonds dans ses couleurs », dit-il l’âme un peu plus légère.


L’Homme de février voudrait s’endormir dans un printemps de tendresse, traversant les saisons avec l’allégresse des jours heureux.


(28 février 2023 — 4 — 16h04)


Xavier Lainé






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