mardi 12 avril 2022

Chant des riens 1

 




Poison versus poisson.

Boire à cette coupe jusqu’à la lie.

Jusqu’à ne plus pouvoir en supporter même la couleur.

Puis partir à la pêche.

Partir en quête d’horizons solitaires, à défaut de savoir être solidaires.


J’ai planté des graines de rêve dans le terreau de mes insomnies.

Je me suis réveillé, ému aux larmes, entre les bras d’une divine liberté.

Elle m’offrait sa nudité sans fard au milieu des drapeaux déchus.

Pauvres et mesquines identités qui tracent frontières où il faudrait favoriser l’échange.


Je me suis réveillé entre ses bras divins.

Ce fut moment de délice mais c’était une blague.

Ouvrant les yeux le monde allait toujours sous la mitraille.

Les uns revendiquent tel ou tel territoire.

D’autres mettent sous surveillance leur propriété privée.

Je me demande toujours de quoi elle pourrait être privée, leur propriété.

Sinon de l’intelligence d’une terre qui ne nous appartient pas.

D’une terre qui fera bien ce qu’elle veut.

Avec ou sans nous.


Ma tendre liberté m’entrainait en infinis délices.

Nous étions si loin de ces impératifs maléfiques que les hommes (les mâles en particulier) dressent entre eux.

Pour un instant, je trouvais contre le sein nu de ma liberté magnifique, douceur, tendresse et plaisir.

Nous drapions notre nudité d’un oriflamme multicolore, symbole de paix et de tolérance.

Pour un instant nos vies basculaient : c’était poisson versus poison.


Xavier Lainé


1er avril 2022


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