mardi 31 mars 2020

Jour 12 : voir clair depuis les confins



Longtemps j’ai cru que l’essentiel se trouvait au centre de la scène et non sur les côtés.
Sans doute un héritage d’un enseignement de l’histoire qui donnait place aux « grands hommes » et jamais aux petits.
Réfléchir depuis les confins où nous nous trouvons enfermés permet d’y voir plus clair.

Car ce que nous montre un pouvoir bien au centre des choses mais coupés des riens confinés, c’est l’image pitoyable d’un nombre incalculable de décisions contradictoires, d’une vision bien éloignée de la réalité que nous vivons, même cloisonnés dans nos confins.
Des bouches s’ouvrent, elles en ont enfin le temps.
Elles disent l’incroyable incohérence des gens de pouvoir lorsqu’il deviennent sourds et ignorants des confins.
Mais ils nous y enferment quand même.

Avec cette distance imposée, cette agitation sur le devant de la scène paraît si peu réaliste.
L’urgence, nous le savons, nécessite de demeurer calme pour ne pas prendre les mauvaises décisions.
On nous a tellement affirmé que ce monde allait nous assurer une sécurité absolue !
Voyons donc ce qu’il en reste, une fois nos yeux décillés.

“Si l’on nous demandait le bienfait le plus précieux de la maison, nous dirions : la maison abrite la rêverie, la maison protège le rêveur, la maison nous permet de rêver en paix.”
Gaston Bachelard, La Poétique de l’espace (1957)

Xavier Lainé
27 mars 2020

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