C’est la journée de lutte pour le droit des femmes.
Mais ce qui me trotte dans la tête, c’est toujours cette idée dont je n’arrive pas à me défaire : quel portrait dresser de l’homme dominant, prédateur.
Vous savez : celui qui trône, car c’est toujours un homme, au beau milieu des places, souvent dans une posture de vainqueur, de conquérant.
Celui qui apparaît de Singapour aux Amériques, comme le triomphateur de l’imposture coloniale.
Expert en génocides, il est adulé par l’histoire.
Devant lui, il n’est que désert à peupler, même si préexistaient en ces lieux populations autochtones et civilisations diverses.
Le colonisateur dans sa superbe est le roi d’Occident.
Il trône à la proue d’un continent d’où l’église triomphante, à grand renforts de procès et de bûchers, a exclu toute pensée contraire pour laisser libre champ aux marchands et spéculateurs en tous genres, friands de « découvertes ».
Comme d’ailleurs, même si la science a depuis revu sa copie, il trônait encore il y a peu à la proue du cortège de l’évolution dans la grande galerie du Muséum d’histoire naturelle.
L’homme du genre masculin triomphant partout des démons de la féminité et de la diversité.
L’homme du genre masculin, occultant de l’histoire, des histoires, tout ce qui n’est pas lui et son cortège sanglant.
Je voudrais en faire le portrait peu flatteur, de cet individu dont un échantillon caricatural pérore dans les médias « mainstream ».
Le menton arrogant (Pinochet par exemple), les bras croisés sur un torse décoré de mille médailles militaires, les lunettes noires occultant le regard haineux, la bouche contractée d’un rictus dédaigneux, l’homme du genre masculin, s’il doit être promu à la tête du cortège de l’évolution humaine, dont Sapiens est le dernier rejeton en date, porte en lui-même l’orgueil de l’oppresseur.
Il est là en statue du commandeur, prêt à mordre tout individu qui empiète sur « ses » territoires dont il s’estime le souverain quand il n’est que la lie insultante pour la sapiens, justement. Il faudra y revenir.
Xavier Lainé
8 mars 2025
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