mercredi 16 avril 2025

Mâles ruines 1

 






Désolé mais je n’arrive plus à suivre.

C’est quoi cet art de vivre comme si le genre masculin triomphant devait sans cesse affirmer sa puissance et sa triste gloire ?

Je n’arrive plus à suivre.

Ce qui justifie que parvenu à cette heure de notre humanité, nous en soyons encore à étouffer la moitié de l’humanité au nom d’un genre qui n’a jusqu’ici jamais apporté la preuve qu’à bomber le torse il ferait preuve d’intelligence.

Je n’arrive plus à suivre.

J’ai dû rater quelque chose, un épisode, une marche.

À moins que ce ne soit raidissement d’agonisants, mais mon genre qui frappe, viole et tue, je n’arrive plus à suivre.

Je n’y arrive plus alors parfois je m’isole pour ne pas vaciller et m’écrouler de douleur.

J’ai trop souvent la honte, non d’être humain mais de faire partie de ce genre qui marche au pas cadencé, croyant pouvoir soumettre en esclavage mes semblables en humanité.

Que croient-ils, ces imbéciles, apporter au monde sinon sa ruine potentielle ?

Incultes et sombres abrutis s’en donnent à coeur joie.

Les médias qu’ils possèdent sont à l’affût de tous leurs gestes guerriers pour faire croire que leur violence pathologique serait inscrites aux gènes de notre humaine condition.

Je l’entends répéter comme un mantra.

À croire ces discours de la honte, il n’y aurait plus rien à sauver.

Je n’arrive pas à suivre.

Ni la haine des étrangers, ni celle des plus faibles d’entre nous.

On me dit alors être de ce bord honnis qui revendique encore à petite voix faible de donner un avenir à cette terre qui nous donna naissance.

On me dit, on me reproche d’être du mauvais côté, de celui qui n’accepte pas la violence individuelle ni celle d’Etat.

Mauvais côté aux yeux des rangés sur le banc des suicidaires, des tortionnaires, des militaires toujours prêts à en découdre.



Xavier Lainé

1er mars 2025


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire