mercredi 9 juin 2021

Course effrénée du temps

 




Et puis le temps qui fait défaut.

Les heures qui se défilent.

Qui défient la vie.


Vie elle-même comme un défi au vide.

Un vide si vivant qu’il en est insupportable.

Alors, tu cherches à le remplir de mille riens.


Ces petits riens qui font le sel de la vie.

Un frémissement dans la génoise.

Le bruit du vent dans les feuillages.

L’effort des hommes pour couvrir ces subtiles musiques.


Le temps fait défaut.

Le temps se défile.

Tu ne le gagnes jamais.


Au bout du compte, il ne te reste pas grand chose.

Juste cette funeste impression d’avoir couru après un leurre.


Tu avances discrètement la boite de mouchoir.

Pour permettre aux larmes de s’écouler en toute discrétion.

La vie est si dure à ceux qui n’ont rien demandé.

Comme vous me dites : même pas demandé à venir au monde.

Même pas demandé mais il faut assumer.

Assumer le malheur de vivre avec très peu.

S’il est encore possible d’appeler ça vivre.

Assumer la maladie qui vient poser son obole de malaise.

Assumer la mort qui frappe, qui s’annonce.

Justement, qui s’annonce, apportant angoisse, poisse, peur, chagrin.


Xavier Lainé


4 juin 2021


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