« L’homme campé sur son seuil qui ne reconnaît pas l’homme qui vient, qui s’en inquiète seulement, qui en a peur sans pouvoir s’enrichir de cette peur, et qui voudrait le faire mourir ou le faire disparaître, est déjà mort lui-même. » Patrick Chamoiseau, Frères migrants, éditions du Seuil, 2017
Mais moi
Piètre individu
Ne saurait me réjouir
Seul sur ma planète amoureuse
Mais moi
Sinistre poète
À n’écrire que mots
D’une plume trempée dans le sang de vivre
Ne saurais méditer en silence
Tant les cris montent
Déchirant l’espace et le temps
Mais moi
Petit écrivaillon
Incapable de la moindre gloire
Assis sur les décombres fumantes
D’un monde où tant agonisent
Ne saurais marcher en paix
Par les rues où se tendent
Les mains tremblantes
Des exclus de toute richesse
Mais moi
De triste écriture
Tant je sais le peu de cadeaux
Que fait la vie à qui se bat
Je n’aurai d’autre fortune que sourire d’un(e) malheureu(se)x
Xavier Lainé
28 mai 2023
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