Car je n’ai pas d’autre pouvoir
Que celui des mots
Parfois je les maudits
De n’être que mots
Jetés sur des pages
Qui ne changent rien
À la tournure du monde
Je ne sais rien faire d’autre
Que d’en aligner la vanité
M’accrochant à ce radeau
Dans le vain espoir
Qu’ils soient lus et entendus
Par ceux qui en ont
Du pouvoir
Et pourraient agir
Eux
Mais ils ne le font pas
Ils préfèrent se vautrer
Dans la complicité la plus obscène
Alors il me reste les mots
Pour ne pas passer sous silence
Ce que les complices veulent cacher
Sous le tapis de leurs bonnes consciences
Alors il me reste les mots
Mots sans pouvoir aucun
Sinon de se porter témoin
De la souffrance des uns
De la compromission des autres
Témoin de cette horreur absolue
Qui voit poètes mourir de faim et de soif
Xavier Lainé
15 août 2025
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