Il me faudra mesurer le trou béant
En plein coeur de notre humanité
Ce qui vient sous nos yeux
Ressemble à s’y méprendre
À ce que nous avions cru
Universellement condamné
Car sciemment un homme et son gouvernement
Soutenu « inconditionnellement » par tous les autres
S’est engagé sur ce terrain dont les nazis se croyaient seuls détenteurs
Voici que le crime odieux se reproduit
Que les cris des victimes innocentes
Demeure étouffé par des médias vendus
Au mufle hideux des racistes
Il y aura pour toujours cette voix dans la nuit
Me disant que mes ultimes mots s’éteindront
Avec le dernier souffle vivant sous les décombres
D’un monde versé dans l’immonde
Nous aurons bien du mal à nous relever
On me dira que ce que j’écris ne relève pas de poésie
Si je vous disais que ça n’a pas beaucoup d’importance
J’écris avec cette voix
La même peut-être qui disait
Qu’il serait impossible d’écrire après Auschwitz
J’ai cette voix qui me hante montée de sous les décombres
J’ai ces mains tendues dans la nuit
Que les miennes n’arrient point à saisir
À sortir de ces ruines
J’ai vos visages meurtris par la faim et la peur
J’ai mes mains impuissantes à vous venir en aide
Xavier Lainé
31 mai 2025
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