Rien d’étonnant à l’extension des conflits
Puisqu’il n’est pas de jour
Sans qu’au quotidien ne viennent
Violences en tous genres
Xavier Lainé
15 juin 2025
Rien d’étonnant à l’extension des conflits
Puisqu’il n’est pas de jour
Sans qu’au quotidien ne viennent
Violences en tous genres
Xavier Lainé
15 juin 2025
Nous voici au bord du gouffre
La guerre pire que la guerre
La guerre sans fin
Qui permet aux inhumains
De se maintenir au pouvoir
Car ils ne connaissent que ce mot
Ce maudit mot qui gangrène
Le corps de notre humanité commune
Nous voici au bord du gouffre
En notre nom en voici
Qui soufflent sur les braises allumées
Par les plus fous dans leur ivresse
De pouvoir et de fortune
La mort de l’humanité
Au bout de ce tunnel d’infamie
De mensonge et d’hypocrisie
Nous voici au bord du gouffre
Pour nous faire oublier
Qu’en Palestine les enfants meurent
Avant d’avoir eu le temps de vivre
Ils meurent de faim sur les gravats
Ils meurent sous les décombres
Sous les bombes made in France
Sans un mot de compassion
Sans une indignation
Nous voici au bord du gouffre
Gouffre d’amertume et de honte
Dont les prémisses remontent
Au temps pas si lointain
Où j’écrivais « La mille et unième nuit c’était hier »
Xavier Lainé
14 juin 2025
Alors je l’écris parce qu’il le faut
Boualem Samsal est en prison
Et avec lui combien de poètes
Qui ont pour seul tort d’écrire
De dire la vie qui va plutôt mal
En un monde dominé
Alors je l’écris parce qu’il le faut
Je ne jouerai pas à ce jeu pervers
Qui salit les uns partis au secours
D’un peuple sous les bombes
Et voudrait encenser Boualem
Comme si les uns qui s’opposent
À la domination sioniste
Seraient des criminels
Tandis que l’autre non
Poètes qui de la hauteur de vos livres
De votre liberté en pays pas encore gagné
Par la fange et la répression constante
Qui vous placez du bon côté du monde
Avec le droit bien entendu de demeurer là
Penchés sur la littérature comme alpha
Et oméga de toute culture
Poètes qui oubliez un peu vite
L’histoire qui permet d’être poètes
Libres d’écrire ce qui vous convient
Du moment que vous ne débordez pas
Que vous n’empiétez pas sur la courtoisie
Que les bourgeois vous imposent
Au nom de leur domination sans faille
Poètes qui entrez dans ce jeu : juste un peu de décence, s’il vous plaît
Xavier Lainé
13 juin 2025
Mon pays a perdu sa boussole
Après avoir inventé les droits de l’homme
Il cultive les droits des individus les plus riches
Assis sur leur fortune adossée à la misère
Mon pays a perdu sa boussole
De terre d’accueil il a retourné sa veste
Jusqu’à se vautrer dans le racisme
Signant contrat avec les Etats coloniaux
Qui cultivent le génocide comme d’autres
Cultivaient poireaux devant la porte des camps
Sans souci des fumées échappées des fours crématoires
Mon pays s’est vendu aux inhumains
Qui ne connaissent de l’humanité
Que la loi de leur marché
Si possible en privant l’immense majorité
De tout accès à bonne fortune
Réservée à l’élite auto-proclamée
Qui parade dans les médias vendus
À la lie de l’humanité raciste
Masculiniste et totalitaire
Mon pays est l’ombre de lui-même
Ses habitants nourris à la lessive
De l’ignorance qui lave les cerveaux
Plus blanc que le blanc jusqu’à la transparence
Y préparent leurs vacances au bord de mer
Ignorants qu’entre deux eaux
Nagent les corps inanimés des malheureux
Croyant trouver sur ses rives
Réconfort et bienveillance
Mon pays est désormais complice de génocide
Je ne le lui pardonnerai jamais
Xavier Lainé
12 juin 2025
À chaque vie qui chancelle
Sous les mauvais coups
D’un destin programmé
Confié aux mains sales
À chaque vie pleurée
Effondrée avec les décombres
C’est mon âme qui pleure
Elle aussi
Elle pleure
De quelle force es-tu animée
Rima partie sur frêle esquif
Affronter les haineux
Qui ensanglantent ton peuple
De quelle force fais-tu preuve
Face à ces colonisateurs
Bras armés d’un monde
Né sous le signe du génocide
Qui depuis ne cesse
De répandre sang et misère
Rima
Ton nom redresse notre humanité
Pliée sous le joug des inhumains
Ton nom est rupture
Dans le cycle infernal
Des fatalités criminelles
Mes mots sont si peu de choses
À l’heure sanglante
Où les humains sont jetés
Aux geôles d’un Etat génocidaire
Xavier Lainé
11 juin 2025
Je ne devrais pas dire ça
Je ne devrais pas faire état
De ce vague à l’âme qui m’envahit
Je devrais écrire de la poésie
Me pencher sur les fleurs
Sur les feuillages verts
Sur le vent qui souffle
Sur mes petits instants de bonheur
Sur mes amours assoupis
Je ne devrais pas dire
Même en alignant les mots
À la façon de poèmes
Cette souffrance ressentie
Devant les abominations humaines
Commises sans remords
Assumées avec aplomb
Je ne devrais pas
Ça ne me rend pas audible
Ni visible ni compréhensible
Il faudrait parler une langue
Conforme en tous points
À ce que médias et gouvernants
Attendent d’un poète
Courbé sous le joug des mensonges
Dardé des flèches honteuses
De l’hypocrite réalité
Je ne devrais pas dire ça
Je m’enfonce
Livre après livre
Page après page
Je m’enfonce
Dans le magma en fusion
D’un monde en éruption
Xavier Lainé
10 juin 2025