Je m’en vais par les rues
Je vous vois vaquer à vos courses
À vos petites occupations
De petits bourgeois bien nourris
Mais tandis que je marche
Mes yeux voient des corps flotter dans l’air
Propulsés par des bombes made in France
Lancées par un Etat qui ne cache plus
Sa sympathie pour ceux qui hier
Enfermaient dans des camps
Ses coreligionnaires
Je m’en vais par les rues
Mes oreilles entendent le silence
Des mauvaises consciences
Qui vont tranquillement faire leurs courses
Tandis qu’à côté des enfants meurent
Sous les ruines de leurs écoles bombardées
Par cet Etat que nos élites déclarent protéger
Au nom d’une mémoire qu’ils souillent
Chaque jour un peu plus
De la Shoah à Gaza il n’est désormais
Qu’un pas qui a été franchi
Mes mots ne seront jamais assez forts
Pour troubler le silence des sales consciences
Qui ce soir ou demain dormiront
Dans les lits de la honte d’avoir
Par mensonge ou par omission
Par couardise ou par solidarité malsaine
Cautionné un génocide de plus
Dont notre humanité ne pourra se relever
Qu’en arrêtant criminels et complices
Pour les juger devant le tribunal de l’histoire
Je vais chaque jour un peu plus
Les yeux brouillés de larmes
Devant le piteux spectacle des consciences aveuglées
Les oreilles sifflantes du bruit des roquettes
Des cris d’enfants à jamais disparus
Je vais par les rues de cette ville
Qui nage dans la bonne conscience repue
S’amuse et se divertit sur les dos d’un monde
Dont la violence éclate comme une souillure
Entre les pages d’un livre de sang
Dont l’histoire ne pourra jamais se laver
J’ai honte et je pleure
J’ai honte et je pleure
Devant les confusions répandues
Qui confondent sionisme et religion juive
Comme hier elles mélangeaient
Religion musulmane et tyrannie islamiste
J’ai honte de cette bouillie cérébrale
Qui mêle tout et son contraire
Pour mieux cacher le fracas des bombes
La fureur des vies tranchées
Les enfants ramassant à mains nues
Les morceaux de corps de leurs parents
Sous le rire triomphant des brutes armées
Que dites-vous
Rien
Que faites-vous
Rien ou pas grand chose
Quand c’est partout qu’il nous faudrait parler
Nous expliquer sur nos silences et notre honte
Notre art de regarder le bout de nos chaussures
Pour ne rien voir de la tragédie sanglante
Xavier Lainé
5 avril 2025
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