Vous ne lirez pas
Car le silence est illisible
À qui n’en connait les méandres
Vous ne lirez pas
Lisez-vous dans les pensées non traduites
En filigranes de lettres noires sur la feuille blanche ?
Vous ne lirez pas
Une pause s’impose
Dans la clarté de l’aube
Un froid a été jeté sur les pages
Qui en glacent le message
Au milieu des ruines
Vous ne lirez pas
Les ondes seront momentanément silencieuses
Ce sera comme un mouvement d’humeur
Une grève perlée
Une manifestation de colère
Car
Vous ne lisez pas
Vous jonglez
Vous zappez
Vous passez si vite à autre chose
Dans ce pays rongé par les idées rances
Qui demain accueillera tous les criminels d’Etat
Avec les honneurs liés à leur triste esprit de domination
Vous ne me lirez pas
Le silence se fera pesant parmi la foule des états d’âme
Qui ne cessent d’envahir l’espace prétendu social
*
Il n’y a personne derrière les mots
Comme la terre ils n’appartiennent à personne
Ils sont là comme un fil
Tendu entre êtres humains
Qui savent en faire usage
Ils se perdent dans leur mésusage
Se diluent dans l’absence des pensées
Ne savent plus ce qu’ils disent
Lorsqu’ils ne parlent plus que de violence
*
Parce que ça te donne le vertige
Tous ces noms et ces photographies
Qui vantent les mérites de tel ou tel
Certes doués et capables d’écrire
D’infinies merveilles
Mais ça te donne le vertige
Tu t’interroges
Comment font-ils
Pour être si certains de pouvoir être fiers
Toi tu n’es sûr de rien
Tu écris dans l’ombre
Tes mots parfois s’envolent
Dont tu ne sais pas très bien
S’ils sont tiens
Ou petits fruits du hasard
Papillons attrapés pour les clouer sur la page
Sans qu’ils ne t’aient rien demandé
Xavier Lainé
28 novembre 2024
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