lundi 29 novembre 2021

Effeuiller les jours (Ou la vie sous contrainte) 6

 




C'est un jour de colère désormais habituelle.

Colère lorsqu'on me dit qu'il faudrait avancer apaisé.

Apaisé lorsque le monde, à feu et à sang pour les dividendes d'une poignée d'inhumains, bascule toujours plus dans le chaos des systèmes totalitaires ?

Apaisé lorsque des femmes, des enfants, des hommes, fuient sous les bombes made in France ?

Apaisé lorsque ces pauvres hères affublés de l'étiquette "migrants" se noient, meurent sous les mauvais coup de ce pays qu'ils croyaient "terre d'accueil et des droits de l'homme" ?

Apaisé lorsqu'ici même la logique d'apartheid se banalise pour un café en terrasse ou le plaisir bien bourgeois d'une place au théâtre ?


C'est un jour de colère et de révolte.

Colère et révolte que plus rien ne vient apaiser lorsque je vous observe aller comme à votre ordinaire, masqués et soumis, présentant bien docilement votre "droit de passage" obtenu par injection à l'essai, bon petits cobayes d'un monde à l'envers qui ne sait plus rien du vivant, des vivants que nous sommes parmi tous les autres vivants.

Qui des uns ou des autres passera le premier la ligne d'arrivée ?

Pas besoin d'être devin : nous serons bien, pauvres pas encore humains, par nous vouer à notre perte pour quelques menues monnaies avant même que le reste du vivant, dans un soubresaut cataclysmique ne vienne nous inviter à raison.


C'est un jour de raisonnable colère.

Qu'un virus vienne, quoi de plus "naturel" ?

Mais que dans nos impayables prétentions nous allions, fiers de notre progrès sans limite, lui faire la guerre sans même lire le message qu'il nous porte, faut-il en rire ou en pleurer ?

Nous voici, bande d'incapables, soumis ou arrogants, courants de ci de là, après les vaines gloires et les paillettes d'un monde sans âme, prétentieux savants alignant nos mantras de connaissance prétendues définitives, buvant à la bouche des gourous persuadés détenir vérité, mais inaptes à conjoindre la moindre réflexion pour sortir de l'ornière.


Bien sûr, sont toujours décoctions d'automne pour tenter d'apaiser les colères, insipides discours de chefs visant à devenir grands vizirs à la place du grand vizir.

Mais toujours la soumission dans un quotidien malade avance, scandaleusement banalisée en l'absence de pensées critiques et contradictoires.


Et surtout ne m'applaudissez pas, ne m'approuvez pas, réfléchissez et vivez l'esprit et le coeur ouvert.


Xavier Lainé



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