Tu dis t’habituer au silence qui accompagne tes mots
Depuis tant d’années tu les largues sur les ondes
Qui sont bouteilles à la mer d’une humanité en errance
Qui ne connaît de littérature que ce qu’elle sait déjà
Qui n’ouvre la porte qu’aux noms qui font la une
D’un empire médiatique où sitôt dit sitôt oublié
Tu dis t’y habituer mais tu n’y arrives pas vraiment
Tu t’inquiètes de savoir ce qui cloche en toi ou dans tes mots
Pour qu’ils restent derrière la porte tapis comme des ombres
Sans que nul ne songe à les faire entrer un peu au chaud
Pour rencontrer une humanité curieuse comme tu l’es
Tu dis et tu écris
Les années passent qui voient parfois tes mots
Se glisser entre deux couvertures
Sortant de l’univers anonyme de réseaux a-sociaux
Rencontrent alors une éphémère lumière
Qui s’éteint aussi vite qu’elle s’était allumée
Tu rentres chez toi
T’en veux d’avoir cédé ne serait-ce qu’un instant
Au vent mauvais d’une fausse célébrité
Car ce n’est pas toi
Ce sont tes mots que tu voudrais voir vivre
Que tu voudrais voir briller dans les yeux de tes lecteurs
Mais sans doute ont-ils le goût sombre
D’un monde qui se noie dans profits et violences
Qu’ils ne savent donc pas ou qu’ils ont perdu
Le fil d’un chant poétique vibrant d’amour
Que voulez-vous c’est ainsi
Lorsque dans une vie le fil casse
Il est parfois bien délicat d’en renouer la continuité
Xavier Lainé
1er décembre 2024